mercredi 12 septembre 2012

Suzumiya Haruhi no Yuutsu - Analyse Anime

L'anime dont nous allons parler à présent est pour moi un chef d’œuvre du genre. C'est un anime qui possède toutes les facettes de l'univers manga mais qui est d'une audace créative sans précédent.
Le sujet du jour sera Suzumiya Haruhi no Yuutsu.




Nous allons suivre le plan suivant :
  1. Présentation
  2. Le roi des animes
  3. L'héritage littéraire
  4. Références, détails et folies
  5. Le fantastique sous un nouveau jour
  6. Conclusion

Présentation

Suzumiya Hahuri no Yuutsu est à l'origine une série de romans écrits par Nagaru Tanigawa. (La Mélancolie de Suzumiya Haruhi en français)

Le roman engendra un manga qui très vite fut adapté en anime par un studio dont on reparlera souvent ici : Tokyo Animation.

On y suit les péripéties de la Brigade SOS, un stupéfiant groupe de 5 lycéens tous plus attachants les uns que les autres. Parmi eux, nos deux personnages centraux : Haruhi, la superactive passionnée de surnaturel, et Kyon, la nonchalance et le cynisme à l'état brut.

L'anime a engendré un énorme phénomène populaire au pays du soleil levant.
La série n'en finit d'ailleurs plus de susciter des attentes car les 2 saisons qu'à connues l'anime n'ont toujours pas trouvé de suite, malgré la continuité de la série en roman.

L'anime a quand même été ponctué d'un film de très bonne qualité qui sert "pour le moment" de finalité à l'histoire.

J'utiliserai l'abréviation "SHNY" pour parler de l'anime afin de ne pas avoir à réécrire le nom à rallonge à chaque fois.

Le roi des animes


Je n'aurais pas peur des mots : SHNY est pour moi ce qu'il se fait de mieux dans la culture manga. Créatif et original, il n’empêche que c'est une série qui entre dans les codes et ça à le mérite d'être signalé.
Bien souvent, les chefs-d’œuvres de l'animation ont tendance à se démarquer de la culture manga. SHNY lui assume totalement l'héritage et en utilise les meilleurs aspects, toujours avec ironie et auto-dérision.

Parlons du design féminin tout d'abord. Il est dans les mœurs populaires de considérer la culture manga comme une culture de pervers. Ce n'est pas totalement faux. Mais encore faut il chercher à comprendre la culture manga pour la critiquer. Si elle s'arrêtait à ça, nous ne serions pas là en train d'en parler.
Fin de parenthèse.

SHNY fait le choix de l'assumer. Les archétypes féminins de la culture manga sont de la partie. L'extravertie Haruhi, la fragile Mikuru et la silencieuse Yuki.
Les formes sont généreuses et les situations stimulantes ne manquent pas mais restent discrètes et sont toujours traitées avec auto-dérision.
Les trois héroïnes ont rapidement connu la notoriété et sont devenus des idoles à part entière de la culture manga.


Nous retrouvons aussi le cadre scolaire, éternel point de ralliement des jeunes gens aussi étranges soient-ils. Sans être un anime sur l'amour et l'amitié, SHNY traite en fond ces thématiques classiques sans prétention aucune.

On va retrouver nos héros dans le train-train de la "vie quotidienne", avec l'intervention de temps en temps des événements classiques du divertissement que sont les combats et les enquêtes.

La qualité du doublage est aussi à mettre en avant. On pourrait presque dire qu'il s'agit d'un sans faute en termes de casting.
Les personnages sont vraiment attachants et charismatiques. Il ne faut pas attendre longtemps pour tomber amoureux de la voix de Sugita Tomokazu, le doubleur de Kyon.

Dernier point : la musique. Les openings et endings de la série sont de très bonne facture et un épisode propose même un concert devenu culte. Les soundtracks ne sont pas en reste, bien qu'anecdotiques comparés au reste de l’œuvre.

SHNY reste ainsi toujours fidèle à la culture manga mais parvient à se donner de la profondeur en se jouant des clichés et en se basant sur une réalisation irréprochable.
Il suffit de réunir tous les éléments cités précédemment pour s’apercevoir qu'il a tout de l'anime à succès.

L'héritage littéraire


Il est assez facile de constater que grand nombre d'animes de qualité n'étaient pas des mangas à l'origine. Les romans et les visuals-novel ont ainsi apporté leurs lots de chefs-d’œuvres. C'est le cas pour SHNY.
Mais là où la démarche diffère du reste de la peuplade, c'est que l'héritage littéraire se ressent véritablement.

Kyon y joue ainsi le rôle d'un narrateur. On entend ses pensées et, de par son comportement cynique et nonchalant, ce sont souvent les moments les plus drôles.
Un humour toujours décapant apporté par des répliques toutes plus hilarantes les unes que les autres et un comique de situation de très bon goût.

La plume littéraire se ressent aussi dans le soin apporté aux détails.
Le comportement et les faits et gestes des personnages sont très convaincants et donnent de la vivacité et de l'humanité aux événements

Le rythme varie aussi beaucoup. Autant les répliques peuvent fuser à un moment, autant on peut nous faire poireauter 2 minutes devant un plan fixe (véridique). Cette gestion temporelle est typique du médium littéraire.

Références, détails et folies


Mais ne nous trompons pas : les qualités artistiques de SHNY ne proviennent pas que de ses origines romanesques. Il existe un véritable travail de recherche autour de l'animation et cela on le doit à Tokyo Animation.
Les plans de caméra ainsi que leur succession sont à la fois originaux et judicieux et apportent grandement à l'ambiance.

L'anime se permet aussi des folies narratives sans nom. Ceux qui ont regardé (ou regarderont) la saison 2 sauront de quoi je parle.

Il est bon de signaler aussi que la première saison à tout simplement été diffusée dans le désordre. Une initiative réalisée avec talent, donnant à la série un aspect de récit épisodique alors qu'il existe une véritable histoire bien ficelée. Cela en fait un excellent divertissement occasionnel sans délaisser l’œuvre globale.

Tokyo Animation s'amuse à mettre en place des choses incongrues allant à contre-courant de tout bon sens mais qui donnent un cachet monstre à leur travail. Cela peut être des plans qui n'ont aucun sens ou des événements sans importance.

L'anime se plaît aussi à multiplier les références. Au programme : Phoenix Wright (avec une scène mémorable), Fullmetal Panic et Gundam, pour ne citer qu'eux.

Toutes cette démarche revient souvent dans le travail de Tokyo Animation. On vise ici un public de connaisseurs qui prennent grand plaisir à se faire surprendre par des schémas narratifs absurdes ou à reconnaître l'influence d'une autre série. Le spectateur averti se sent ainsi jugé positivement de par ses connaissances en la matière.

Le fantastique sous un nouveau jour



La part la plus intéressante de la série reste son ambiance, empreinte d'un fantastique mature et surprenant.
SHNY s'amuse à entremêler les clichés fantastiques du manga sans jamais entrer dans le superficiel.

Le décalage se crée grâce au personnage de Kyon. Le bon gars sympa qui prend la vie avec nonchalance et qui se retrouve plongé malgré lui dans une histoire tout droit sortie d'un manga.

Il se retrouve alors à côtoyer une extraterrestre, une voyageuse temporelle et un esper (être paranormal) ainsi que tous les phénomènes étranges ayant lieu autour de Suzumiya Haruhi.
On s'identifie ainsi facilement à Kyon : il est aussi estomaqué que nous le sommes, et en ce sens, joue un peu les antihéros.

L'histoire arrive cependant à s'empreindre de psychologie. Malgré les personnalités des personnages répondant à des archétypes bien connus, on retrouve chez les deux personnages humains, Kyon et Haruhi, des comportements assez crédibles, changeant de ce que l'on peut voir dans les animes du genre.

Au final, il se dégage de SHNY une atmosphère bien particulière. La fantastique est remis au gôut du jour par le rassemblement de ces classiques du manga.
Ce n'est pas le monde qui est fictif mais la fiction qui s'y invite. De la fiction dans la fiction en quelque sorte.

Conclusion


Ce qui est intéressant avec SHNY, c'est de voir avec quelle efficacité l'anime a su toucher un public varié, allant du spectateur occasionnel aux critiques.
Sans se mettre à contre-courant de ses contemporains et soutenu par la qualité de l’œuvre papier et du travail de Tokyo Animation, l'anime brille d'ingéniosité et de charisme, ne manquant pas une occasion de se démarquer.

C'est une série que l'on se doit de voir. Une fantastique façon de porter un autre regard sur la japanimation.

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